[C.E. 181] Un soldat dans le doute

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Quelque jour était passé depuis l'incident de l'astéroïde. Le général Rondo Sahaku avait trouvé un petit temps libre dans son planning pour faire venir un des soldats d'Orb: Sayuri Zala. En effet, lors de la bataille de l'asteroïde il avait retrouvé celle-ci ayant perdu tout ses moyens et ne savait plus que faire. Il lui avait alors donné un rendez-vous pour en parler plus calmement plus tard. Ghina était dans son bureau feuilletant ses feuille attendant que la jeune demoiselle arrive finalement.

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Plusieurs jours déjà. Plusieurs jours que le début de la guerre avait été enclenché. Saleté. Elle se sentait coupable, dans un sens. En effet, Sayuri n'avait rien vu venir. Elle avait été tout bonnement impuissante. Qu'aurait fait cet Asran dont sa famille parlait tant? Tout ce dont elle pouvait être sûre en ce moment, c'est qu'elle doutait fortement de ses qualités et atouts en tant que soldat d'Orb. Elle n'était pas faite pour le combat. Elle était bien trop fragile pour tous ces bains de sang. Sans cesse, chaque jour, chaque nuit, elle se rappelait les évènements récents. Tout cela n'avait de cesse de la torturer, si bien qu'elle n'en dormait presque pas la nuit. Elle n'était pratiquement plus qu'un zombi. Ce n'était plus la vaillante Zala qu'elle était en s'inscrivant à l'académie d'Onogoro. Toujours assise dans sa cabine, comme si on lui avait aspiré toute envie et toute joie, on pouvait croire qu'elle avait perdu un être cher dans cette bataille. Un soldat vint alors l'interrompre dans sa tourmente. Le général la faisait appeler. Se redressant, elle suivit tout simplement le soldat jusqu'au bâtiment et jusque devant la salle où l'attendait Rondo Ghina Sahaku. Le soldat toqua, signalant sa présence, avant qu'elle n'entre.

"Bonjour, général."

Elle fit le salut militaire, comme les règles l'exigeaient. Pas un seul sourire. Elle s'efforçait simplement de tenir debout.

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Quelqu'un vint finalement toquer à sa porte.

"Entrez"

C'était la jeune soldat d'Orb qui venait d'entrer en effectuant son salut militaire. Il lui répondit en faisant de même.

"Assez-vous je vous prie"

Il l'invita à s'asseoir sur l'une des 2 chaises présente devant son bureau. Il la regarda un instant, une expression plate, les choses ne semblaient pas s'être arrangé. Il se redressa sur son chaise ferma les yeux un instant avant de la regarder à nouveau.

"Alors-vous avez pris le temps de réfléchir et pouvez-vous parler plus clairement que lors de la dernière bataille?"

Il devait avant tout savoir où elle en était exactement avant de pouvoir lui dire quoi que ce soir.

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Sans plus attendre, lorsqu'il l'invita à s'asseoir, Sayuri s'exécuta. Rester debout était inutile et surtout, il s'agissait d'un ordre. Autant ne pas discuter un ordre tant qu'elle était encore officiellement soldat de l'armée d'Orb. Elle balaya la pièce du regard, n'ayant jamais eu l'occasion d'entrer dans le bureau du général. Après quoi, elle dut, inévitablement, poser son regard sur le général, lui-même, alors qu'il entamait la conversation. Toujours la même raison, hein? La bataille qui avait déclenché la guerre.

"Oui. Je pense ne pas être en mesure de continuer cette guerre. Je pense ne pas être assez forte pour les batailles qui vont suivre. Mon père m'avait conseillé de rester à la maison et d'entamer des études bien différentes de celles-ci, mais je n'en avais fait qu'à ma tête."

Prenant une pause, elle plus une grande inspiration avant de souffler comme si elle cherchait à faire évacuer toutes les mauvaises choses en elle, dont sa peur la plus totale du sang qu'elle avait vu couler.

"Je ne suis pas apte à être un soldat de l'armée. Je ne suis pas aussi forte. Si avec les bouquins et les quelques entrainements basiques à la base j'étais la première jusqu'à présent, je ne parviens pas à prendre les armes et à combattre..."

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Le général était maintenant à l'écoute de la jeune soldat qui s'exprima plus calmement que lors de leur dernière rencontre. Il l'écouta attentivement la laissant parlé jusqu’à ce qu'elle ait fini. Il resta un moment sans rien dire, observant cette dernière et les mots à utilisé pour lui répondre.

"Je comprend ce que vous voulez dire. Mais j'aimerais savoir. Si vous vous êtes inscrite à l'armée, vous vous doutiez que les choses ne seraient pas facile et que de nombreux obstacle se poseraient devant-vous je me trompe? Alors si sachant cela vous vous êtes inscrite à l'armée, c'est pour une raison valable je me trompe? Où celle-ci n'était pas assez importante pour vous faire renoncé aussi vite?"

Personne ne s'inscrit à l'armée uniquement sur un coup de tête. Si elle l'avait fait, une raison devait se cacher derrière. En en parlant, Ghina saura peut-être la ramener sur ses idées ou alors savoir que celle-ci n'est au final pas faite pour combattre.

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Jamais, en s'inscrivant, Sayuri n'avait envisagé que Orb enclencherait la guerre. Jamais, ô grand jamais. Tout ce qu'elle s'imaginait, c'était, tout au plus, devoir s'entraîner pour régler quelques conflits mineurs. Jamais elle n'avait pensé qu'elle aurait à faire face à une guerre. Sans doute que, psychologiquement, elle n'était pas préparée à tout cela. Soupirant, elle détourna le visage, le regard baissé vers le sol.

"Si vous voulez tout savoir, je m'y étais inscrite dans l'idée de démontrer à mon père que j'étais tout aussi capable que n'importe qui d'entrer dans l'armée et d'y faire mes preuves. J'avais également songé que les quelques conflits que j'aurais à régler ne serait que mineurs. Jamais je n'avais envisagé qu'une guerre serait déclenchée. Je ne sais pas si je suis assez forte pour tout ça. Je dirais même que je ne le suis pas du tout. Tuer des soldats parce qu'ils sont d'un camp opposé... Je pensais qu'on ne connaîtrait plus cela. Vous me demanderiez de tuer les miens, ceux qui, comme moi, sont coordinateurs, sous prétexte que je suis d'Orb? J'ai appris à vivre avec des naturels. Comment pourrais-je accepter de tuer qui que ce soit parce qu'on est en guerre?"

Prenant une légère pause, elle redressa finalement la tête. Elle semblait écœurée. Chez ZAFT, il y avait des coordinateurs, comme elle. Tout cela ne faisait qu'accentuer les plaies à peine refermées de cette bataille toute récente.

"Je veux protéger les miens, mais je ne serai jamais capable de tirer sur qui que ce soit... Naturels comme coordinateurs."

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Le général croisa ses bras écoutant le petit discours de la jeune pilote. Il comprenait parfaitement ce qu'elle disait et ses idées étaient correctes. Si on avait le choix, on aimerait ne pas avoir à tué ceux de notre propre peuple. Ses doutes devaient surement venir aussi à cause des actions d'Orb lors de la bataille de l’astéroïde. Il la laissa finir de parler avant de lui répondre.

"Je comprend parfaitement ce que vous ressentez et pourquoi vous vous êtes engagé chez Orb. Mais je vous rassure, l'acte qui a été commis lors de cette astéroïde est une exception et un tel massacre ne se reproduira plus."

Il se leva regardant par la fenêtre avant de continuer.

"Orb est toujours la nation neutre qu'elle était autre fois mais cette fois nous avons vu plus en avant afin de protéger le peuple."

Il se retourna alors vers Sayuri pour lui expliquer la suite.

"Si nous serions resté neutre lors de cette bataille savez-vous ce qui se serait passé? Z.A.F.T. aurait pris possession de cette astéroïde augmentant ses ressources. L'E.A.F. et Z.A.F.T. seraient encore entrer en guerre. Puis comme d'habitude savez-vous ce qu'aurait fait l'alliance? Elle serait venu nous demandé notre aide. Qu'importe la réponse que nous aurions donné, nous serions rentré dans ce cycle vicieux quoi qu'il arrive."

Il marqua une pause marchant un peu, laissant Sayuri assimilé ce qu'il venait de dire.

"Nous avons agit ainsi pour qu'autant Z.A.F.T. que l'alliance nous considère comme une nation a part à ne pas sous estimé. De cette façon, nous restons séparé des 2 groupes et gardons ainsi notre neutralité."

Il arriva à coté de Sayuri.

"Je ne vous demande pas de tué naturel et coordinateur. Je vous demande de protéger notre nation qu'est Orb, nous ne voulons pas anéantir les 2 autres nations. Mais nous devons hélas parfois prendre les armes pour nous défendre. Votre rôle ne sera surement pas de participer au bataille de pure guerre, vous pouvez très bien participé à l'aide des citoyens et de notre nation."

Il s'arrêta pour regarder cette dernière dans les yeux.

"Qu'en dites-vous?"

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Comment pouvait-il affirmer que tout cela n'allait pas se répéter? Avait-il un arrangement avec l'armée des PLANTs? Avait-il un arrangement avec l'Alliance Terrienne, aussi? Allez savoir. En tout cas, Sayuri, tout en l'écoutant, doutait de plus en plus d'une éventualité de paix plus ou moins gérable après un tel évènement. C'était tout bonnement improbable... C'est comme ça qu'elle voyait les choses. Tout semblait se répéter comme lors des générations précédentes, celles de son ancêtre, Asran. Pourtant, par respect, elle continuait de l'écouter. Sayuri avait été bien élevée et avait toujours usé des bonnes manières lorsqu'elle était en société. Parfaite? Pas vraiment. Disons qu'elle se montre parfaite. C'est le plus important.

Dans un sens, il n'avait pas tort. S'ils n'avaient pas réagi, ils auraient, d'une manière ou d'une autre, été appelés pour aider l'un ou l'autre camp, plus tard, durant cette bataille. Donc, ils devaient montrer qu'ils prenaient des décisions eux-mêmes. Oui, mais en attendant, c'était une décision plutôt lourde et considérable... Elle n'était pas sûre que ce soit nécessaire. Surtout en comparaison aux nombres de victimes, plus ou moins innocentes, puisqu'elles ne faisaient, sans doute, que se défendre comme les soldats d'Orb. Imaginer toutes ces vies gâchées rendait la demoiselle complètement malade. D'où son état. C'était une chose sûre...

La proposition qui ressemblait à un compromis, de la part du général, motiva un petit peu la jeune Zala. Ce ne serait pas une si mauvaise chose, au fond. Peut-être était-elle faite pour l'armée mais au niveau de la défense directe des citoyens et de la nation. De ce fait-là, elle serait moins exposée aux morts et aux batailles plus dures. Hochant la tête, pour acquiescer, elle reprit un peu confiance.

"C'est une bien meilleure idée. Je n'y avais pas songé. Comme si je ne remarquais pas ces rôles tout aussi importants."

Elle sourit, très légèrement, mais sourit tout de même.

"Merci, Général..."

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Suite à on discours il eut finalement une réaction de la jeune fille. Elle hocha la tête trouvant l'idée du générale bonne. Elle n'y avait pas pensé mais il faut dire qu'un jeune soldat ne connait pas forcement tout. C'est pourquoi les plus haut gradés doivent être présent afin de les guider du mieux qui soit. Un sourire s'afficha alors sur le visage de Sayuri suivit d'un remerciement. Le général eu un léger sourire.

"C'est normal pour un général d'écouter et aider ses soldats. Chacun à un rôle, personne n'est douée pour tout. Je suis sur que je pourrais compter sur toi pour protéger le peuple d'Orb, j'en suis certain!"

Il lui adressa un sourire avant de retourner s’asseoir à son bureau et la regarder à nouveau.

"As-tu besoin de quelque chose d'autre?"

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Il l'avait sauvée du champ de bataille. Maintenant, il venait de lui trouver une solution qui paraissait encore impossible à trouver pour Sayuri. Que demander de plus? Il semblait bien plus correct qu'elle ne l'avait perçu, jusqu'à présent. Sans doute s'était-elle trompée sur son compte. Tout le monde peut se tromper, n'est-ce pas? C'est ce qui la rassura, sur le moment. Désormais, elle savait qu'elle pouvait toujours défendre son camp, sa nation sans pour autant se montrer hostile envers les autres soldats, même s'ils sont dits ennemis. C'était une solution véritablement rassurante pour la jeune Zala.

"Merci beaucoup, encore une fois, Général. Je dois avouer qu'avant cette discussion, j'étais encore perdue. J'avais l'impression de n'être pas vraiment utile, pas comme je le pensais en m'inscrivant à l'académie. Je vous remercie sincèrement."

Après quoi, elle se redressa, le saluant, telle que la règle le voulait. Elle sourit, ensuite, à nouveau timidement.

"Je n'ai plus rien à vous demander. Je vais donc vous laisser."

Elle attendit donc l'accord pour s'en aller. Voilà, c'était fini pour l'ère cosmique année 181.

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Sayuri le remercia une fois de plus. Il avait pu l'aider à mieux voir son utilité et mettre les choses aux clairs dans son esprit.

"Il n'y a pas de quoi. Si tu as un souci n'hésite pas à me demander, je peux toujours trouver du temps libre pour ça."

Il avait réussi à aider l'un de ses soldats, c'était une bonne chose. Surtout après l’événement de l'astéroïde, il devait y avoir beaucoup de soldat hésitant. Il se leva alors lui répondant avec un salut militaire.

"A la prochaine et que ta voie suit toujours celle de la protection d'Orb!"

Il regarda celle-ci partir avant de se rasseoir et se remettre au travail. Un sourire afficher sur son visage. Il avait de grande ambition pour Orb, il allait devoir travailler dure pour maintenant une Orb neutre mais puissante.

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