Cria-t-elle en voyant débarquer à toute allure son professeur vers elle. Shura n'était pas une personne particulièrement honnête au combat. Dès lors qu'il y avait mauvais coup à faire, elle était la première à les effectuer. Il ne s'agissait pas dans le cas présent de sauver une vie, ce qui justifierait un coup bas, mais plutôt de protéger une dignité qui n'avait que trop souffert durant ces quelques minutes de combat.


Dit-elle en jetant son bâton au pied de son professeur. Vu la vitesse à laquelle il se dirigeait vers elle, ses pieds ne pouvaient qu'être pris dans l'arme. Comme elle l'avait prévu, son professeur se ramassa de tout son long. Prête à en découdre, elle sauta sur lui, et le retourna ( de manière à ce qu'ils soient face à face) avant de lui faire une clé dont elle avait le secret. Son bras droit enroulant la nuque de son adversaire pour le contraindre à ne plus bouger, sa poitrine sur son visage pour le contraindre à diminuer sa respiration (xD) tandis que son genoux droit surélevait le bras droit de son adversaire (où le bâton était tenu) de manière à ce que Shura puisse faire appui sur ce dernier. Vergil n'avait pas le choix, il devait lâcher l'arme.

Fière d'elle, elle contempla le visage de son adversaire. Elle avait réussi à le soumettre. Victoire pour elle et pour son honneur ! Cependant, elle était épuisée; maintenir la pression n'était pas évident, même pour une coordinatrice. Cependant, elle devait continuer ses efforts, elle n'en avait pas terminé avec lui.


Avoua-t-elle en touchant sensuellement les lèvres de ce dernier avec les siennes. Cependant, cette humiliation avait un prix; son baiser contre quelques secondes d’inattention. À savoir si son professeur en profiterait : de la situation ou du baiser.

Après le baiser qui, étonnement, avait trainé en longueur, Shura écouta attentivement les paroles bien froides de son amant d'une minute tout en continuant malgré tout ses marques de tendresse sur le cou. Quelques baisers plus tard, elle cessa sa prise et observa l'homme sur lequel elle était assise.


Pour la première fois depuis sa rencontre avec Vergil, elle l'avait vouvoyé. Était-ce un moyen comme un autre de l'agacer ou une marque de respect qui avait tardé ? Shura ne chercha pas à en obtenir d'avantage et se remit debout.


Dit-elle respectueuse.


Son comportement avait radicalement changé. Et bien qu'on pourrait légitimement penser à une ruse, il n'en était rien, elle avait juste eu ce qu'elle voulait.

Venant de lui, l'invitation à l'entrainement avait un sens tout autre. Il était dur pour un homme comme lui de proposer des rendez-vous plus amicaux, elle fit donc avec et acquiesça non sans une arrière-pensée. Vergil débuta son explication; explication qui ne donnait toujours aucun sens à ce qu'il entendait par un grand bouleversement... Elle le suivit donc dans son bureau espérant obtenir quelque chose de plus précis que des bribes sur l'avenir.


L'annonce d'une prochaine guerre était loin de la bouleverser. Elle était en sécurité ici. Vergil contrôlait la plupart des tribunaux et avaient les politiques dans sa poche. Après tout, elle était un pion financier dans son jeu d'échec; s'il pouvait utiliser gratuitement de la main d'œuvre, il n'allait pas se gêner. Mais...


Elle abandonna l'attention que lui portait son patron pour retourner vers la fenêtre et son lugubre paysage.


Dit-elle en insistant sur le dernier mot.

Shura sourit. Son idée ne semblait pas déplaire à son ancien employeur. À présent, ils étaient en quelques sortes des associés même si la jeune femme préféra ne rien en dire. La fierté du mâle dominant les lieux ne devait en rien être affectée; à défaut, il pourrait s'en prendre à ses prochains privilèges. Plus de dettes financières, son père allait pouvoir enfin respirer et sa famille retrouver son honneur perdu. De manière à ne pas être escroquée, Shura signa le document; elle n'était pas assez folle pour lui faire confiance.


Demanda-t-elle en s'approcha de lui.


Sur la pointe des pieds, elle approcha de nouveau ses lèvres de celle du dirigeant.